Une question, une réponse : le tout en une seule phrase !
Attention, exercice de concision difficile mais qui permet une rencontre flash et explosive !
*********************************************************************************************************
***Règlement ***
Tout le monde peut participer du moment qu’il :
* est un auteur ayant déjà publié un livre ou une nouvelle en auto-édition ou en maison d’édition
* choisit entre « FLASH AUTEUR 0 – un livre flashé » ou « FLASH AUTEUR 0 – plusieurs livres flashés »
* me demande le questionnaire (doc word) et me le retourne par MP sur FB ou par mail rempli intitulé « FLASH AUTEUR – son nom »
* répond aux questions en une seule phrase (de la majuscule jusqu’au point = soit une phrase simple, soit une phrase complexe)
* patiente pour la publication de son Flash Auteur, car les publications des Chroniques Pressées paraissent au rythme d’une parution par semaine avec alternance des menus pour éviter de lasser les lecteurs (de plus, le but du Flash Auteur est de mettre en avant les auteurs et donc de laisser de l’espace à chacun pour avoir sa part de visibilité !)
*********************************************************************************************************
Il est grand temps d’en savoir plus sur…
Didier Van Cauwelaert
*** Questions avant lecture du livre ! ***
Je suis très heureuse que Didier Van Cauwelaert ait accepté de se prêter à l’exercice difficile de « la réponse en une phrase » et le remercie pour sa participation !
Didier Van Cauwelaert,
auteur notamment des romans Vingt ans et des poussières, Un aller simple (Prix Goncourt 1994), Le père adopté, Thomas Drimm – La fin du monde tombe un jeudi (tome 1), Thomas Drimm – La guerre des arbres commence le 13 (tome 2), Jules, Le retour de Jules, On dirait nous, J’ai perdu Albert,
et dernièrement La personne de confiance en 2019,
publié aux Editions Albin Michel
∴
Didier Van Cauwelaert
vu par Didier Van Cauwelaert
1. Quel genre d’écrivain êtes-vous ? En une phrase ou un mot !
Constant.
2. Comment vous vient l’inspiration ? En une phrase !
En jet continu, par l’imagination pure, la pression des souvenirs, la projection dans l’ailleurs, l’observation du monde extérieur et intérieur…
3. Pourquoi est-ce que vous écrivez ? En une phrase ! (On ne triche pas ! Je surveille)
Pour mieux respirer.
4. À quoi servent vos écrits, selon vous ? En une phrase, toujours !
À rendre le monde plus respirable.
5. Pour quel(s) lecteur(s) ? En une phrase, encore !
Quelques dizaines de personnes chères et les centaines de milliers d’inconnus qui me font la joie d’attendre mon nouveau livre.
6. Quel est votre auteur favori (roman, théâtre ou poésie) ? En une phrase et un titre d’oeuvre si vous voulez !
Marcel Aymé, notamment La belle image, La Vouivre, Le Temps mort… – c’est le maître du fantastique rationnel qui s’installe dans le quotidien.
7. Quel livre vous a le plus marqué ? En un titre et éventuellement quelques mots du pourquoi !
Charge d’âme, d’Emile Ajar (pseudonyme de Romain Gary) : j’aurais bien aimé être le premier à trouver ce titre…
8. Quel est votre personnage préféré tout texte confondu ? Présentez-le en une phrase et quelques mots !
Guillaume Thomas dans Thomas l’imposteur de Jean Cocteau : un mythomane surdoué qui réenchante le monde pendant la guerre de 14-18.
9. Quel est le mythe que vous préférez ? En une phrase !
Narcisse, le saint patron des faiseurs de selfies qui, à force d’admirer son reflet dans un étang, y tombe et s’y noie.
10. Complétez ce début de citation d’Apollinaire : « Il est grand temps de rallumer… » En quelques mots ou une phrase, au choix !
« Il est grand temps de rallumer » la confiance en l’autre.
11. Quelle est votre citation de cœur (qui vous a marqué, qui vous définit ou qui vous guide pour écrire ?) Là ça peut dépasser une phrase, la faute à l’auteur cité !
« Il y avait à Montmartre un homme appelé Martin, qui n’existait qu’un jour sur deux. Il en était bien embêté, et cela pour plusieurs raisons. »
Marcel Aymé, Le Temps mort (dans le recueil de nouvelles Derrière chez Martin).
∴
Le titre La personne de confiance
vu par Didier Van Cauwelaert
1. Pourquoi ce titre ? En une phrase, on continue !
C’est le plus beau qualificatif qu’on puisse donner à quelqu’un, en même temps que la dénomination officielle d’un statut défini par le Code de la Santé publique : la personne à qui vous confiez les décisions concernant vos traitements médicaux, vos choix de vie, et cette personne, comme dans mon roman, peut être un inconnu à qui l’on fait le pari de se fier.
2. Qu’aimez-vous dans ce titre ? En une phrase !
Son double sens : concret et figuré.
3. Quel lien avec ce que vous racontez ?En une phrase et sans trop en dire bien sûr !
Un titre, c’est pour moi un diapason, un thème musical qui revient tout au long du livre : il lui donne sa tonalité émotionnelle et annonce son humour décalé : la « personne de confiance » est ici un conducteur grutier de la fourrière, qui enlève une voiture sans voir qu’il y a une vieille dame à l’intérieur.
4. Si vous deviez résumer votre livre en une seule ligne, que diriez-vous ?
Un jeune cow-boy urbain de la fourrière se met à « remorquer » une femme en détresse, qui va lui offrir un incroyable destin.
∴
Les personnages de La personne de confiance
vus par Didier Van Cauwelaert
1. Les prénoms de vos personnages ont-ils une importance ? En une phrase, toujours !
Capitale.
2. En quoi ? Une phrase, pas plus !
Le prénom doit correspondre aux vibrations du personnage : je le débaptise souvent plusieurs fois au début de l’écriture, jusqu’à ce qu’il soit content de son nom.
3. Font-ils passer un message ? Si vous avez besoin de rajouter quelque chose à la question précédente, c’est ici !
Le prénom doit refléter l’image et le caractère du personnage.
4. Qu’est-ce qu’un prénom représente pour vous ? Votre avis personnel en une phrase !
Un accord harmonieux (ou alors un décalage amusant) avec la personne qui le porte.
5. Quel est le personnage de votre roman que vous préférez ? Son nom et une petite présentation de lui en une phrase !
Samira, 23 ans, une fée des cités de Bobigny, championne de catch amateur sous le nom de Calamity Sam, animatrice d’assoces pour tonifier les vieux et désintoxiquer les jeunes victimes du crack ou de l’islamisme.
6. Pourquoi ? Explication en une phrase !
Je suis tombé amoureux d’elle en même temps que mon narrateur.
7. Celui qui vous ressemble ou vous a ressemblé ? En une phrase !
Avec Max, mon héros de la fourrière, je partage tout ce qu’il y a de meilleur et de pire en moi – je laisse aux lecteurs le soin de faire le tri.
8. Le personnage que vous aimez le moins de votre roman, s’il y en a un ? En une phrase, on n’oublie pas !
Vous ne le connaîtrez pas : je l’aimais si peu que je l’ai supprimé.
9. À quel personnage de votre roman, selon vous, faudrait-il ressembler ? En une phrase !
À Samira, mais ce n’est pas de tout repos.
10. À quel personnage ne faudrait-il surtout pas ressembler ? En une phrase !
Le neveu de Madeleine, qui, sous la pression de son épouse, essaie de faire passer sa vieille tante pour une Alzheimer, afin de lui voler son entreprise.
11. Comment avez-vous fait naître vos personnages ? En une phrase, oui c’est dur, je sais !
Je les vois agir, je les entends parler ; je les mets en situation pour découvrir qui ils sont, ce qu’ils veulent et où ils m’entraînent.
12. Quel personnage de votre histoire, pour vous, sera inoubliable ? En une phrase !
Madeleine, cette vieille paumée qui redevient la femme de ses rêves, tout en réalisant ceux des deux jeunes qui lui ont tendu la main.
∴
L’intrigue en quelques mots
Une seule phrase suffit souvent à nous toucher en plein cœur et nous faire choisir un livre, et ce fut le cas pour moi avec cette première phrase :
« On croit qu’on ne sert à rien sur terre, jusqu’au jour où quelqu’un vous demande l’impossible… »
(in La personne de confiance de Didier Van Cauwelaert, Editions Albin Michel)
L’intrigue de La personne de confiance
vue par Didier Van Cauwelaert
1. Est-ce que cette histoire est tirée de choses que vous avez vécues ? En une phrase, si possible !
Non, mais de sentiments que j’ai éprouvés.
2. Avez-vous imaginé la fin de l’histoire avant d’avoir le début ? En une phrase !
Non.
3. Est-ce que l’histoire actuelle est similaire à vos premières idées en écrivant le texte ? En une phrase !
Oui.
4. Est-ce que vous aimez votre fin ? Expliquez-nous en une phrase sans trop en dire !
Plutôt, oui : c’est un rebondissement qui boucle l’histoire tout en ouvrant des perspectives nouvelles.
5. Quel message avez-vous voulu faire passer ? En une phrase, ça continue !
Il est toujours possible de sortir de l’impasse pour recommencer sa vie, dès lors que quelqu’un vous en donne l’envie, l’énergie, le culot.
∴
Le mot de la fin de
Didier Van Cauwelaert
En quelques lignes !
Que diriez-vous de votre roman ?
Comment avez-vous vécu son écriture ? Que représente ce roman pour vous ?
Je suis très heureux que ce roman amuse autant les gens et qu’ils le conseillent à tous leurs amis pour lutter contre la morosité ambiante. L’humour au service de l’émotion est la seule arme efficace dans nos temps de sinistrose et de détresse. J’ai moi-même écrit ce texte dans une période rude où j’accompagnais l’agonie d’êtres chers, et il m’a fait beaucoup de bien.
*
***Je remercie infiniment Didier Van Cauwelaert
d’avoir accepté de répondre à cette interview « Flash Auteur »
suite à notre échange à la Fête du livre d’Hyères ! ***
*
Si après ces réponses fines, sensibles, drôles et pleines de générosité,
vous n’avez pas envie de courir lire La personne de confiance,
je ne comprends pas !
Je suis déjà en train de le commencer, et vous ?
Achetez ici La personne de confiance !
∴
C’était Mélodie Ambiehl aux questions et l’auteur DIDIER VAN CAUWELAERT aux réponses !
Merci à ceux qui ont suivi ce Flash Auteur,
je vous laisse sur un extrait SPLENDISSIME de la pièce de théâtre Les Mamelles de Tirésias d’Apollinaire
(il aurait adoré mon néologisme, je n’en doute pas!) :
« Les étoiles mouraient dans ce beau ciel d’automne
Comme la mémoire s’éteint dans le cerveau
De ces pauvres vieillards qui tentent de se souvenir
Nous étions là mourant de la mort des étoiles
Et sur le front ténébreux aux livides lueurs
Nous ne savions plus que dire avec désespoir
ILS ONT MÊME ASSASSINÉ LES CONSTELLATIONS
Mais une grande voix venue d’un mégaphone
Dont le pavillon sortait
De je ne sais quel unanime poste de commandement
La voix du capitaine inconnu qui nous sauve toujours cria
IL EST GRAND TEMPS DE RALLUMER LES ÉTOILES »
Les Mamelles de Tirésias, Guillaume Apollinaire.
Merci Mélodie pour cette belle interview, je cours acheter le livre !!!
J’aimeAimé par 1 personne
J’ai hâte qu’on en discute alors 😉
J’aimeJ’aime
Impressionné par cet article ! J’aimais beaucoup les livres de DVC les dix premières années après j’ai un peu décroché mais je garde de la sympathie pour l’auteur et l’homme.
J’aimeAimé par 1 personne
Oui il est fort sympathique ! Son dernier livre était agréable mais je pense me tourner vers ses premiers, qui ont reçu des prix à l’époque, comme « 20 ans et des poussières », tu l’as lu ?
J’aimeAimé par 1 personne
Oui j’ai lu tous ses premiers livres et je les ai tous aimés mais cela remonte à longtemps !
J’aimeAimé par 1 personne